Une défaite rageante à Cesson. Tout ce qu’il ne fallait pas pour nos Limougeauds après la magnifique victoire contre Nantes. Romuald Kolle revient sur cette défaite et aborde le match contre Ivry avec sérieux. Beaublanc accueille le promu ce jeudi soir, et on vous y attend nombreux.
Tu joues ta troisième saison sous le maillot du LH. Quels sont les changements que tu as remarqués depuis deux ans et demi, sur le plan sportif comme l’extra-sportif ?
R.K : « Sur le plan du jeu, cette année ça a quand même assez évolué. Du fait qu’Alberto (Entrerrios) soit arrivé. L’an dernier, c’était un peu particulier car beaucoup de joueurs sont partis ou arrivés en milieu de saison. Depuis le début de l’an passé, on a eu trois coachs différents. Donc c’est un peu compliqué de s’adapter pour nous. Mais là, on a le temps de travailler avec Alberto cette année. Je pense que ça se ressent dans notre jeu. Même si ce ne sont encore que les débuts et que c’est difficile de juger. On voit néanmoins des choses qui s’améliorent par le système et l’adaptation des nouveaux. Depuis que je suis arrivé, l’ambition a toujours été la même. Le club venait de monter et on entendait déjà à l’extérieur des ambitions par rapport à la Coupe d’Europe. Après, ça met du temps à se mettre en place. C’est un championnat où beaucoup d’équipes ont ces objectifs. On l’a encore vu ce week-end, le championnat est très long et très homogène. On pourra nous juger sur cette ambition d’être européen uniquement sur le temps long. »
A titre personnel, tu fais un bon début de saison. Tu es percutant, tu joues beaucoup. Les consignes d’Alberto et ses plans de jeu te conviennent-ils plus que ceux des entraîneurs précédents ?
R.K : « Oui, Alberto me demande d’être un peu plus discipliné dans le jeu, pour jouer plus collectivement, en s’appuyant néanmoins sur nos qualités individuelles. Pour que, quand ça ne marche pas, on puisse s’appuyer sur ce jeu collectif, ce qui nous manquait l’an dernier.
À Limoges, il y a toujours eu de belles individualités. Mais l’an dernier, on a eu du mal à se reposer sur le collectif. Quand certains péchaient individuellement, c’était toujours plus compliqué de rattraper le coup et de se remobiliser. Après, c’est difficile d’en vouloir à Rastko (Stefanovic) pour ça. Il n’avait pas choisi ses joueurs, il est arrivé en milieu de saison…
Mais cette année, Alberto demande des choses plus précises. Et ça se ressent sur le terrain, à l’entraînement et en match : on voit déjà de l’évolution. »
Vous venez de perdre à Cesson, dans un match que vous teniez (17-10 à la mi-temps). Comment se motive-t-on pour revenir au travail rapidement et ignorer cette frustration ?
R.K : « Ce résultat nous rappelle que le championnat est très difficile, surtout à l’extérieur. Un match comme ça, c’est très frustrant. Il aurait mieux valu perdre de dix buts et passer vite à autre chose. Là, ça laisse des traces. Mais je préfère voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide. Ce résultat va nous servir par la suite. Comme nous ont servies les défaites à Aix et Paris, chaque match est différent et nous apprend quelque chose de nouveau. Mais on ne doit jamais tout jeter, il y a toujours une continuité, comme à Cesson où on fait 40 bonnes minutes.
C’est d’autant plus frustrant qu’on ne peut en vouloir qu’à nous-même. Il faut s’en servir pour être encore plus soudés pour les prochaines fois où on aura un avantage aussi conséquent. C’était d’ailleurs la première fois de la saison qu’il y avait un tel scénario pour nous, où on dominait autant. C’était une nouvelle situation qu’il faudra savoir gérer avec plus de vigilance. »
Ivry, tu connais très bien ce club, même si ton passage là-bas commence à dater. As-tu des liens encore au club ?
R.K : « Oui, ça fait cinq ans que j’ai quitté Ivry. Mais j’ai encore quelques liens de joueurs avec qui j’ai joué. Ivry a toujours été particulier pour moi car c’est mon club formateur, c’est le club où je suis resté le plus longtemps dans ma carrière. Mais, ce match, en soi, je ne le prends pas différemment des autres. J’ai déjà rejoué contre eux plusieurs fois. Certains, souvent, ont plus envie de gagner contre leur ancien club, moi ce n’est pas mon cas. J’ai toujours autant envie de gagner et c’est toujours sympa de revoir des anciens coéquipiers, mais ça s’arrête là. »
C’est un promu intéressant et plutôt performant pour le moment. Le match de jeudi est crucial, pour s’éloigner de la zone dangereuse et se rapprocher des places visées au début de saison. Vous allez pouvoir compter sur un Beaublanc en forme. Quels sont les axes de préparations d’un match comme celui-ci ?
R.K : « Les axes de travail sont un peu les mêmes que les semaines précédentes. Comme contre Cesson. Je l’ai dit, là-bas, on débute bien, on est bien dans notre partie. Donc on doit aborder de la même manière le match contre Ivry. C’est d’ailleurs une équipe assez similaire à Cesson : ils jouent bien collectivement, ils ont aussi un bon gardien. Mais c’est toujours pareil, on ne peut jamais se relâcher. Chaque week-end, tous les matches sont serrés, ou presque. On ne doit surtout pas se reposer sur nos acquis, comme à Cesson et ces vingts dernières minutes. »
Tu es proche de certaines personnes au sein du club. Tu es un joueur apprécié sur et en-dehors du terrain. Est-ce important de bien s’entendre avec toutes les personnes de l’ombre dans un club ?
R.K : « Oui mais ce n’est pas quelque chose que je me force à faire. J’essaie toujours d’être naturel. Je pense avoir créé des affinités avec toutes les personnes avec qui je travaillais. Que ce soit sur le plan sportif, les entraîneurs et les joueurs, ou sur le plan extra-sportif : les salariés du club. Je le fais assez naturellement car j’accorde beaucoup d’importance au dialogue et au côté humain. En plus ça m’aide aussi, car certaines personnes qui n’ont peut-être pas un œil « spécialiste » sur le handball, peuvent donner des conseils parfois pertinents. »
M.Benoist-Fritsch
Limoges - Ivry : J09 - Match à suivre sur Handball TV
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